L’impact du bruit sur la santé


1. INTRODUCTION

La responsabilité de la lutte contre le bruit doit s’exercer à tous les niveaux : l’Etat, les collectivités territoriales et les citoyens. Si le bruit est l’affaire de tous, à chaque niveau correspond un domaine d’action plus ou moins étendu compte tenu de la répartition des pouvoirs. Des associations, comme l’Adea, ont donc toute leurs places dans cette lutte.

Le bruit est un phénomène physique qui a aussi des retentissements psycho-physiologiques importants. Il existe une corrélation parfaite entre le niveau de bien être des habitants d’une commune et son niveau de bruit.

2. L’OREILLE HUMAINE – LA MESURE EN dB

L’oreille humaine peut-elle percevoir tous les types de bruits ? Non.

Le bruit est un mélange de sons qui se caractérise par sa fréquence (en hertz) et par son niveau (en décibels, dB). L’oreille humaine ne perçoit pas toutes les fréquences. Notre champ auditif varie entre 20 et 20 000 Hz. Au dessous de 20 Hz, ce sont les infra sons, au-dessus les ultra sons. Ni l’un ni l’autre sont perceptibles par l’oreille humaine.

La vibration de l’air exerce une pression sur le tympan de plus en plus importante au fur et à mesure que le son augmente d’intensité. Il existe une pression acoustique maximale que notre tympan ne peut supporter sans douleur.

Le décibel employé pour exprimer l’intensité ou le niveau sonore utilise le logarithme décimal. Ainsi l’addition de deux sources sonores simultanées et de même intensité produit un accroissement de 3 dB – exemple l’addition de deux sources sonores de 60dB produisent un niveau sonore résultant de 63 dB-. Lorsque deux sources sonores sont émises simultanément, si l’une d’entre elle est supérieure d’au moins 10 dB par rapport à l’autre, le niveau sonore résultant est celui de la source la plus élevée,  la plus faible étant totalement masquée elle n’ajoute rien.

Le niveau sonore est parfois mesuré en décibel pondéré A, dB(A). Les sons aigus et les sons graves n’étant pas perçus de la même façon par l’oreille,  il est appliqué aux niveaux mesurés, en décibel, par les sonomètres une pondération – la pondération A – destinée à simuler le mode de réponse de l’oreille.

En plein air, le niveau sonore décroît de 6 décibels lorsque la distance double .

3. LES RISQUES DE SURDITÉ

Les risques de surdité sont réels, car la fatigue auditive arrive bien avant le seuil de douleur (120 dB). C’est la répétition des bruits supérieur à 85 dB qui provoquent une surdité progressive, celle-ci se surajoute à la surdité physiologique, liée au vieillissement de l’oreille dite « presby-acousie ».

4. ÉCHELLE DE BRUIT

Il s’agit d’une classification acoustique répertoriant les différents niveaux de bruits du seuil minimal au seuil maximal, en passant par le seuil dit de « danger » pour la santé (90 dB) et le seuil de douleur (120 dB). Voici quelques repères :

  • 0 dB(A)       Laboratoire d’acoustique (le niveau de 0 dB(A) n’existe pas dans la nature)
  • 25 dB(A)    Conversation à voix basse (à 1,50 m)
  • 30 dB(A)    Chambre à coucher silencieuse
  • 45 dB(A)    Appartement normal
  • 60 dB(A)    Conversation normale
  • 70 dB(A)    Rue à gros trafic
  • 75 dB(A)    Aspirateur
  • 80 dB(A)    Aboiements
  • 90 dB(A)    Tondeuse à gazon (moteur à essence)
  • 105 dB(A)  Niveau sonore maximal autorisé dans les discothèques
  • 120 dB(A)  Réacteur d’avion (à quelques mètres)

Certains avions au décollage émettent un bruit de 140 dB!

5. LES RISQUES POUR NOTRE SANTÉ

Le bruit agit sur notre santé . Les effets immédiats se caractérisent par :

  • une augmentation de la fréquence cardiaque,
  • une augmentation de la pression artérielle (les plus vulnérables sont les personnes âgées avec les accidents vasculaires que cela peut provoquer),
  • une diminution de la vigilance ( accidents domestiques et circulation),
  • une diminution de l’attention (dans les usines exposée au bruit le taux d’accident de travail est multiplié par 4 ),
  • une diminution de la capacité de mémorisation,
  • ne agitation anormale.

A / Chez l’adulte jeune les troubles se caractérisent par :

  • des insomnies,
  • un stress,
  • une augmentation de la tension nerveuse,
  • une boulimie,
  • une hypertension artérielle chronique,
  • de l’anxiété,
  • un comportement dépressif
  • et des troubles de la sexualité.

B / Chez l’enfant exposé au bruit permanent, on a pu remarquer :

  • une tension artérielle anormalement élevée .
  • en classe un taux d’erreurs de compréhension quatre fois plus élevé,
  • ‘apprentissage de la lecture retardé et le taux de dyslexie augmenté de façon significative.

6. IMPACTS PSYCHOLOGIQUES

A l’impact direct sur la santé s’ajoutent des phénomènes psychologiques du bruit qui accroissent la perception de gêne: la crainte d’un accident d’avion, l’incontrôlabilité du bruit par celui qui le subit…

7. CONCLUSION

L’organisme s’habitue-t-il au bruit ? En réalité non ! Les personnes soumises à des bruits continuels (voisinage d’autoroutes ou aéroports) pensent s’être habitués, mais leurs électroencéphalogrammes montrent un sommeil perturbé et non réparateur.

La prise en compte de la qualité de l’environnement sonore doit devenir un réflexe dans toutes les communes, la lutte contre le bruit une priorité de santé publique.