Comment les Aussonnais ressentent-ils la gêne sonore émise par les avions ?


A l’intérieur, mais également à l’extérieur du Plan d’Exposition au Bruit (PEB), la gêne sonore générée par le trafic aérien n’est pas ressentie de manière identique par les riverains selon le sens des décollages ou d’atterrissages des avions.

Gêne perçue lors des décollages vers le Nord-Ouest (vers Aussonne)

La poussée-décollage d’un avion moderne (un A320 par exemple), le fait survoler notre commune à une altitude de 700 à 900 mètres environ, en fonction de sa charge, de la force du vent, de l’aérologie etc… A cette altitude là, la trace du bruit des moteurs couvre déjà une surface importante du bruit au sol. Mais le cône de réflexion s’agrandit au fur et à mesure que l’avion s’élève. En conséquence, les riverains aussonnais demeurant dans le PEB, mais aussi ceux habitant à l’extérieur de ce plan, percevront une nuisance conséquente, évaluée entre 55 et 65 décibels selon l’indice Lden, mais que l’on sait plus forte (entre 70 et 80 dB d’après l’ancien Indice Psophique). Cette gêne est prolongée car les sons émis par les moteurs d’aéronefs (signatures sonores) « arrosent » un secteur étendu et par conséquent, une population plus importante. Néanmoins le bruit s’atténue petit à petit étant donné que l’avion s’éloigne en prenant régulièrement de l’altitude. Il faut noter toutefois une particularité qui touche des quartiers situés hors PEB, comme ceux de Barouna et des Agassines : de nombreux avions virent vers la droite dès leur passage sur la balise aéronautique VOR TOU implantée à proximité du cimetière d’Aussonne. Ces virages qui  s’effectuent de ce fait au-dessus des quartiers sus-cités, provoquent un phénomène néfaste à l’égard de la population parce qu’ils accentuent mais prolongent aussi la réflexion du bruit vers le sol.

Gêne ressentie lors d’atterrissages par le Nord-Ouest (QFU 14, survol d’Aussonne)

Cette procédure d’approche ILS (atterrissage aux instruments) place les avions parfaitement au centre du PEB (couloir aérien) établi sur Aussonne. Ceux-ci évoluent à faible altitude (entre 350 et 450 mètres) et à faible vitesse en survolant notre commune, compte tenu de la proximité du seuil des pistes de l’aéroport.  Même si la puissance de leurs moteurs est réduite, le cône de réflexion de bruit est très étroit et condensé en raison de la faible altitude des avions. La gêne ressentie est particulièrement forte à la verticale du passage des avions en phase d’atterrissage, mais, heureusement, elle est plus brève qu’en phase de décollage. Toutefois, seuls les riverains demeurant au coeur du PEB la subissent intensément. Pour ceux vivant aux franges et hors de limites du PEB, la gêne est plus modérée.

Dans le couloir longitudinal de l’axe des pistes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, il existe aussi une source de gêne sonore singulière mais néanmoins non négligeable, perçue uniquement lors des procédures d’atterrissages de certains aéronefs (tels que l’Antonov 124, l’Airbus A 400M, le B 426 et autres avions du chapitre 3) que les autorités aéroportuaires ont tendance à minimiser, voire à feindre d’ignorer ; mais que les riverains, eux, subissent entièrement : c’est le bruit aérodynamique des avions créé par l’écoulement de l’air le long de la voilure, des volets, becquets et des trains d’atterrissage. Ce bruit, qui est parfois supérieur au son des moteurs, est atypique et particulièrement agressif pour l’oreille. Il incommode même les animaux (les chiens hurlent quand ils l’entendent), étant donné qu’il est constitué d’un chuintement de sons stridents qui semblent tournoyer vivement dans l’air et dont la fréquence aiguë est ponctuée de forts claquements. Ce phénomène n’est pas simultané au bruit des moteurs, il se manifeste 30 secondes environ après le passage de l’avion à la verticale du témoin. Sa durée de perception est de l’ordre de 15 à 20 secondes. Ce bruit aérodynamique, il faut le préciser à nouveau, n’est entendu fortement que sous l’axe longitudinal des pistes avec un écart de quelques centaines de mètres de part et d’autre de ce dernier. Il constitue cependant une deuxième source de gêne sonore importante générée par un même avion. On peut constater également, par une douce soirée d’été sans vent (condition la plus optimale), que le déplacement d’air issu de la turbulence aérodynamique de l’avion arrive jusqu’au sol : la cime des arbres s’agite après le passage de l’avion tandis que de brefs  mini tourbillons de poussière se créent dans les champs.