AUSSONNE. Regards sur le passé.

Il y avait un seigneur haut justicier sur le territoire d’Aussonne.

Aussonne, situé entre Grenade et Toulouse (département de la Haute-Garonne), sur un coteau qui surplombe la rive gauche du fleuve, possède une terre fertile et des cours d’eau qui durent inciter les hommes à s’y établir à toute époque : l’Aussonnelle traverse, en effet, tout le pays avant d’aller se jeter dans la Garonne, à Seilh et le ruisseau de Panayrols vient grossir la rivière, après « avoir serpenté à travers le riant vallon de Mondonville ».

Aussi les origines du village sont-elles anciennes, même si les textes, qui citent Alsona, ne remontent guère au-delà du XIème siècle. À l’époque féodale, il y avait un seigneur haut justicier sur le territoire d’Aussonne et le lieu est mentionné dans le cartulaire des seigneurs de l’Isle-en-Jourdain dès 1148. La localité et son terroir firent partie de la province d’Aquitaine jusqu’en 1235, date à laquelle Raymond VII, comte de Toulouse, s’en porta acquéreur pour agrandir le territoire de son comté, mais en 1271 l’ensemble fut rattaché à la Couronne.

Monographies des villes et villages de France

dirigée par M.-G. Micberth,  qui compteplus de 2400 titres à ce jour.

« Écrire l’histoire d’un village n’est pas chose facile,  surtout quand on n’a pas entre ses mains les  documents nécessaires etque le lieu dont on s’occupe n’a pas joué un grand rôle dans l’histoire, écrit l’abbé Aragon dans son avant- propos. Aujourd’hui pourtant, un peu partout, il se trouve quelques hommes qui, par de minutieuses recherches, font revivre toute une contrée, en faisant sortir de leur poussière les souvenirs d’un passé oublié, ignoré et souvent glorieux. Dès notre arrivée à Aussonne, en 1877, nous nous proposâmes d’étudier les origines de l’église qui nous était confiée ; pour cela, nous puisâmes aux archives municipales : elles ne nous fournirent que les actes de mariages, décès, baptêmes depuis1624. (…) Nous priâmes alors M. le baron Anatole de Clermont de nous laisser étudier les archives et les vieux papiers du château d’Aussonne. Ici, nous trouvâmes une source féconde… »

Un foisonnement de rubriques « à lire en liberté »

La monographie présentée ici est divisée en quatre parties. La première est constituée par le travail de l’abbé Aragon, publié en 1885, dans lequel est d’abord retracée l’histoire d’Aussonne, sous la féodalité et pendant les périodes qui suivirent, jusqu’à la Révolution (maisons de Balène, de Voisins, de Boysson, de Bernuy et du Buisson) ; ensuite l’auteur recense les fiefs nobles d’Aussonne (châteaux de Laubarède, de Lencegure, Le Moulin, la métairie de Carbonnau…) et les privilèges des seigneurs d’Aussonne (justice, choix des consuls, perception d’impôts…), avant d’évoquer le village et la communauté (dénombrement au XVIème siècle), puis la paroisse (église, curés et cimetières). La deuxième partie est la monogra- phie de la commune écrite par F. Marignac, instituteur, à l’occasion de l’Exposition scolaire de 1885 et sur la demande du ministère de l’Instruction publique : topographie, climat, population, hameaux et quartiers, municipalité et productions locales, personnages célèbres, mœurs et voies de communication ; un panorama complet. La troisième partie est constituée d’informations glanées aux archives municipales. Enfin, la quatrième partie est un foisonnement de rubriques que l’on peut « lire en liberté et dans tous les sens » : anecdotes, souvenirs et témoignages sur le passé.